Explications des Titres


* 2x01 - Lost Cause // Cause perdue

J'ai flashé sur l'ambiguïté de l'expression. Est-ce qu'on parle d'une cause perdue au sens d'un cas irrécupérable, quelqu'un qu'on abandonne à son sort lorsqu'on a l'impression d'avoir tout essayé pour l'aider, ou que même essayer n'en vaudrait pas la peine ? Ou bien est-ce qu'on parle justement d'une cause perdue au sens de la motivation manquante, d'un peu déambuler sans but précis, errer sans objectif, déboussolé ?
L'épisode est un poil plus optimiste que son titre ne le laisse présager, mais forcément, avec tout ce qui s'est passé fin de saison précédente, tout n'est pas tout rose non plus.

* 2x02 - Short Circuit // Électrochoc

Une fois de plus, c'est le côté versatile du terme qui m'a convaincue de l'employer. Un court-circuit, ça peut aussi bien être un dysfonctionnement électrique qu'un sorte de raccourci. Idem pour l'électrochoc : il peut tout autant évoquer un réveil, un retour à soi, une prise de conscience soudaine, quelque chose de bénéfique, qu'un coup de jus, une châtaigne, bref, un stimulus négatif.
Au fil de l'épisode, tout le monde se fait un peu secoué plus ou moins gentiment selon les cas, certains moins brusquement que d'autres. Il y a quelques éveils, quelques confrontations, et bien sûr, cette conclusion choquante...!

* 2x03 - Caged Bird // Prise au piège

Dans les deux langues, j'ai voulu jouer sur un peu la même chose, bien que de manière différente.
En français, "prise au piège" peut aussi bien être un substantif qu'un qualificatif. Mae est prise au piège, mais justement, le fait qu'elle y soit représente en quelque sorte une embuscade pour tous ceux qui veulent la retrouver, une prise au piège. Et bien sûr, cette idée évoque aussi le fait que tout le monde soit un peu coincé dans son entreprise de la récupérer. Alek, Markus, et Sam ne peuvent pas tout dire aux enquêteurs des Personnes Disparues. Strauss ne peut pas s'exposer, si bien qu'Andy doit avoir recourt à des moyens détournés lorsqu'elle accepte de l'aider. Ellen et Nelson sont particulièrement impuissants face à la situation. Quant à Caesar, il n'est même pas au courant de quoi que ce soit, techniquement. Bref, tout le monde est un peu dans une impasse à sa façon.
En anglais, "Caged Bird", littéralement "Oiseau en cage", cache toutes ces mêmes notions, aussi bien de perte de liberté que de cul-de-sac inextricable. J'aime bien aussi l'image du canari, dans les mines de charbon. Et je me dis qu'un oiseau en cage doit bien pouvoir servir d'appât pour certains prédateurs. Dans les deux cas, une créature toute mignonne est associée à la tragédie. Et c'est toute cette ambivalence, que j'ai voulu transmettre dans le titre de l'épisode.

* 2x04 - Cross Stitch // Chassé-croisé

Là où les intrigues parallèles étaient moins évidentes durant la première saison, on ne pouvait pas trop savoir ce qui était lié à quoi, la tendance s'inverse ou en tous cas change dans la deuxième saison. Désormais, le lecteur est au courant de tous les fils rouges (ou presque), et seuls les personnages continuent à progresser à l'aveuglette.
Ne pas me perdre dans qui sait quoi a été très intéressant à concevoir puis écrire, et j'espère que c'est tout aussi amusant à lire. Ça l'est pour moi, quand je me relis, en tous cas.
Et à partir de là, de ce point de départ chacun dans son coin avec son niveau d'information qui lui est propre, il faut déterminer ce qui peut être et finit par être découvert, par qui, quand, comment, les conséquences que ça peut avoir... Ce petit manège persiste jusqu'à la fin de l'arc principal (saison 3), mais je pense que c'est l'épisode qui marque le coup d'envoi, où la dynamique est la plus visible, peut-être. C'est pour ça que je lui ai donné ce titre. Il fait notamment allusion au concept de "murder board", avec les fils de laine qui relient des punaises, puisque ça reste assez policier dans l'ensemble. Il évoque aussi la tapisserie (certes plus dans la version anglaise que la version française, mais bon), puisque c'est un vaste tableau, une grande fresque, qui est en train de se construire. Et bien sûr, accompagné de l'affiche, le titre reprend aussi l'idée déjà mentionnée de fils rouges multiples.

* 2x05 - Crash Landing // Atterrissage d'urgence

Ça fait beaucoup de lettres doublées dans la version française, mais qu'à cela ne tienne ! Pour des raisons évidentes à qui a lu l'épisode, ce titre est très à propos, dans une langue comme dans l'autre.
Je connais le paradoxe des séries policières procédurales, dans lesquelles les affaires sont la plupart du temps résolues en un épisode, ce qui n'est pas très représentatif de la réalité. En tant que spectatrice, ça ne me dérange absolument pas. En tant que lectrice non plus, d'ailleurs. Pourtant, quand je me suis attelée à HSH, je savais qu'il allait y avoir une touche de policier, et je ne voulais pas tomber dans ce "travers", si on veut. Donc, j'ai pris mon temps avec l'affaire Eugène, qui nous a tenus toute la première saison ou presque, et aussi quelque part un peu l'arc d'Alek, même si c'est moins évident puisqu'il est tressé avec d'autres fils. En arrivant dans la deuxième saison, je voulais rester sur ma lancée. Le cousu de fil blanc, toutes les solutions tout de suite, jamais personne qui ne reste en danger ; je ne voulais pas ça. Néanmoins, l'excès inverse a vite fait d'arriver. Combien de temps un personnage peut-il rester en péril avant que le danger qu'il encourt ne perde de sa consistance ? Avant que l'inquiétude de son entourage se mette à sonner comme un disque rayé ? Ou que ceux qui essayent de le secourir commencent à passer pour des incompétents ? Il était donc temps, à l'approche de la mi-saison, de faire avancer les choses. Et ça s'est fait non sans un certain fracas. ^^

* 2x06 - Flash Mob // Coup de poing

La traduction est ici certainement l'une des plus éloignées que j'ai choisies, si on prend les choses littéralement, mais j'en suis contente d'un point de vue du sens.
"Flash Mob", littéralement, ce serait la "mobilisation éclair". Vous savez, ces gens qui se font passer pour des passants puis tout à coup se mettent à danser dans une chorégraphie parfaite ? J'aime bien le concept. Et puis, mot à mot, il y a "flash", qui évoque à la fois la lumière, l'éblouissement, mais aussi la rapidité, et il y a "mob", qui signifie carrément la mafia. Et les choses se bousculent pour la famille Quanto et ses alliés, dans cet épisode, donc c'était la bonne idée à véhiculer. Sauf qu'en français, on perdait un peu ce double-sens.
J'ai pensé à "attaque éclair", mais il y avait un côté Pokémon qui dénotait. Je me suis donc orientée vers le Blitzkrieg, mais pour rester francophone, j'ai coupé "opération coup de poing" en simplement "coup de poing". On retrouve un peu l'idée de crime organisé, je pense. Ça m'a plu.

* 2x07 - Support System // Atlas

Il m'est fort appréciable qu'Atlas ait la même forme au singulier et au pluriel.
Je vois un peu cet épisode comme Damage Control en saison 1, comme un moyen de faire le bilan sur l'épreuve qui vient de se dérouler, faire l'inventaire des blessure et des succès, des ressources qu'il nous reste encore pour affronter la suite.
J'ai beaucoup aimé écrire la façon dont tous les personnages se soutiennent les uns les autres, chacun à leur manière, avec leurs maladresses, leurs forces, leurs faiblesses. On a des rocs qui s'effritent, des forces tranquilles qui persistent, des boules de nerfs qui luttent pour ne pas claquer sous la tension. On a ceux qui préfèrent tout tourner en dérision tant ce qui se passe dans leur tête est sombre, et ceux qui s'accrochent sincèrement à la lumière. Individuellement, rien n'irait, mais ensemble, la fresque tient le coup.
Malgré la grosse avancée de l'épisode précédent, la situation est loin d'être résolue, mais même juste cette première étape, il fallait qu'elle ait une clôture à proprement parler, pour pouvoir passer à la suivante avec le moins de lourdeurs possible.

* 2x08 - Sleeping Beauty // L'eau qui dort

Idéalement, j'aurais bien voulu conserver le côté conte de fée du titre anglophone pour le titre francophone (parce qu'il y a littéralement un bal dans cet épisode), mais "Belle au Bois Dormant" n'était pas assez couvrant, et "beauté qui dort" ou "beauté endormie", je n'aimais pas trop la sonorité. J'ai donc plutôt fait le pont sur la partie sommeil. Ce point vient évidemment premièrement de Mae, dans un profond sommeil dont personne n'arrive à la réveiller (comme la Belle au Bois Dormant, justement), mais aussi plus subtilement de toutes ces petites choses qui se passent en coulisses, qui se trament, qui pointent à peine le bout de leur nez, et seront majestueuses lorsqu'elles écloront. D'où "l'eau qui dort". Dont il faut se méfier, selon le dicton. =)




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